Écologie et pouvoir d’agir – Luttes pour l’eau au Chili

Dans cet article, Manuela Royo Letelier du Movimiento por la defensa del agua, la Tierra y el Medioambiente (Modatima) raconte la défense de l’eau au Chili, seul pays à avoir privatiser l’eau dans sa constitution.
Le mouvement de défense de l’eau au Chili est né en 2010 dans la province de Petorca. Ce territoire est une zone de sacrifice environnemental. Des milliers de litres d’eau sont accaparés pour irriguer de vastes zones de monoculture d’avocats, alors que des communautés manquent d’eau potable et de subsistance. Les rivières ont fini par s’assécher.
Au Chili, 70% de l’eau est consommée par les agro-exportateurs et les sociétés minières. Il n’y a pas de systèmes d’eau potable publics, et ces entreprises ne sont pas disposées à transformer leur modèle économique pour en faire un modèle équitable pour les communautés et l’environnement.
Les droits ancestraux des communautés indigènes à l’égard des bassins qu’elles ont traditionnellement occupés et utilisés sont totalement ignorés. Modatima parle de pillage de l’eau.
Actuellement, Modatima est à la tête du gouvernement régional de Valparaíso. L’organisation soutient la gestion territoriale et intégrée des bassins versants, dans le cadre d’une démocratie de l’eau comme projet régional. Les investissements publics ont été réorientés vers l’amélioration des infrastructures et des équipements, en particulier vers les organisations communautaires d’eau potable en milieu rural, pour garantir l’accès à l’eau en tant que droit humain dans la région.
Dans ce parcours de lutte, les femmes ont joué un rôle fondamental. Leur rôle a été particulièrement essentiel à la construction d’un discours collectif et d’une pratique qui a remis en cause les logiques dominantes pour consacrer l’eau comme un bien commun et un droit humain. L’intégration du féminisme dans l’organisation environnementale est la reconnaissance que l’oppression subie par les femmes affecte également les territoires.
Manuela finit son article par ces mots : « Nous sommes une rivière en rébellion et nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que la dernière goutte d’eau volée soit récupérée. »
Vous pouvez retrouver l’article dans son intégralité ci-dessous :

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