Écologie et pouvoir d’agir – Le pouvoir aux femmes : Contribution collective en faveur de la justice sociale et écologique dans le secteur minier en Afrique au Sud du Sahara

Dans cet article, Georgine Kengne Djeutane partage l’expérience de Womin, organisation écoféministe panafricaine, qui appuie les femmes luttant contre l’extractivisme. Elle présente en premier lieu les enjeux puis les actions mises en œuvre pour accompagner les femmes dans leurs combats.
L’Afrique regorge de ressources naturelles, dont les ressources minières. Les stratégies de développement et d’industrialisation du continent continuent de reposer sur l’extraction de ces ressources. Outre les répercussions sociales que cela engendre, cette extraction provoque des dommages physiques, culturels et environnementaux sur les communautés, l’écosystème et la planète.
En raison de la division patriarcale et néocoloniale du travail et de l’exclusion des femmes de la prise de décision dans leurs propres communautés, les femmes subissent beaucoup plus les impacts négatifs des mégaprojets d’extraction. Et cela même, malgré les lois protectrices qui existent.
Stratégie de mobilisation : le pouvoir aux femmes
Womin soutient les mouvements qui peinent à se faire entendre et recueillent peu de soutien. Leur objectif est de défendre le droit au consentement des communautés et de rejeter ces projets destructeurs.
Womin forme sur le genre, le droit, les questions minières, et met aussi en place des écoles politiques féministes. L’organisation a également réaliser un intense travail de documentation des impacts sociaux, culturels, sanitaires et écologiques des projets miniers.
Grâce à de nombreux supports de sensibilisation, et un partage d’expériences entre femmes de plusieurs communautés résistantes s’est créé un solide réseau de solidarité composé de plateformes et réseaux régionaux. C’est aussi au sein de ce réseau que Womin a lancé la campagne internationale sur “le droit de dire NON”. Formées, outillées, les femmes impactées par les projets miniers prennent la parole devant les médias, les autorités minières, les gouvernements. Elles utilisent leurs connaissances et leur voix lors de campagnes de sensibilisation ou de plaidoyer, et présentent aux investisseurs les impacts de leur financement sur leur vie et sur l’environnement.
« Les femmes défendent des alternatives de développement vivantes […] elles luttent pour libérer les femmes, les communautés, les terres ancestrales, les forêts du pouvoir des multinationales en disant OUI à la préservation de la biodiversité, de l’écosystème, des modes de production ancestrale et surtout à la préservation des communs. » – Georgine Kengne Djeutane

Nous avons également enregistré les autrices et auteurs de ces articles. Vous pouvez désormais écouter Georgine nous parler de leur article et leur engagement :
Pour aller plus loin
Pour approfondir, voici des liens sur les travaux menés par Womin et Systext. Systext est une ONG française qui a organisé une conférence en novembre 2024 intitulée « Regards croisés sur les violations de droits humains en contexte de ruée minière mondiale » où Georgine est intervenue. Vous pouvez retrouver ci-dessous quatre synthèses illustrées qui restituent les présentations de ce séminaire :