L’appui à la capitalisation favorise l’identification, la formalisation et l’appropriation de certains savoir-faire liés aux expériences des acteurs et actrices dans les actions de développement, pour en apprendre des enseignements, les valoriser et les partager avec d’autres.

La capitalisation d’expériences est devenue un enjeu dans le secteur de la solidarité internationale et de la coopération décentralisée. Elle peut en effet permettre de répondre à certaines préoccupations du secteur : identifier et partager les innovations entre organisations, contribuer aux apprentissages internes aux organisations, replacer l’expérience des acteurs et des actrices au cœur des actions.

Tout comme il le fait pour l’évaluation et d’autres types d’études, le F3E souhaite contribuer à promouvoir chez les ONG et les collectivités locales une culture et une pratique de la capitalisation. Aussi, il propose à ses membres un accompagnement méthodologique et éventuellement un cofinancement permettant de mobiliser une expertise externe (consultant-e-s) pour appuyer leurs efforts de capitalisation.

À noter que la capitalisation renvoie à une expérience menée au sein d’une organisation : le F3E n’accompagne pas de démarches liées uniquement à des individus, en dehors de tout cadre institutionnel

La capitalisation, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

« La capitalisation de l’expérience (…), c’est le passage de l’expérience à la connaissance partageable » (Pierre de Zutter, 1994).

Dans leurs expériences de travail quotidien (actions de développement sur le terrain ou d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, de plaidoyer…), les personnes et leurs organisations développent des savoir-faire et des savoir-être. Ces savoirs, une fois identifiés et formalisés, constituent un réel capital. Ce capital peut alors être utile à ces acteurs et actrices ainsi qu’à d’autres, dans leur organisation ou à l’extérieur. Aussi s’agit-il de produire du savoir partageable à partir des savoir-faire des acteurs et actrices.

Cela revient à expliciter le « comment » : comment les acteurs et actrices ont-ils et elles mené ou mènent-ils et elles l’action, comment sont-ils et elles parvenu-e-s à tels résultats innovants ou significatifs ? Quels enseignements peut-on en tirer en termes de démarches d’intervention, d’approches de développement ? Dans quelle mesure le « comment » réinterroge-t-il le « pourquoi » de l’action, son sens, ses finalités ? La finalité de la capitalisation est donc de favoriser l’identification, la formalisation et l’appropriation de certains savoir-faire liés aux expériences des acteurs et actrices dans les actions de développement, pour en apprendre des enseignements, les valoriser et les partager avec d’autres.

La capitalisation est un levier puissant d’apprentissage et de développement des capacités des acteurs et actrices, de partage d’expériences, de mise en complémentarité des savoirs. C’est aussi une démarche tournée vers l’avenir, dans la mesure où la réflexion sur les savoir-faire interroge aussi les stratégies d’intervention. Elle peut également avoir un intérêt en termes de visibilité pour la structure qui la réalise, à travers la diffusion des produits de capitalisation (rapport, publication, fiches, vidéo…) ou l’organisation de manifestations publiques sur cette base. Ce peut être l’occasion pour la structure de faire valoir un certain nombre de savoir-faire qu’elle a développés.

Quelles sont les caractéristiques d’une étude préalable ?

Ce sont les acteurs eux-mêmes et les actrices elles-mêmes qui capitalisent sur leurs propres pratiques : le rôle du consultant ou de la consultante est avant tout en appui à ces personnes, en termes d’aide à la réflexion, d’animation de la démarche, de méthode, éventuellement de mise en perspective des savoirs capitalisés par les acteurs et actrices ou de rédaction / élaboration des produits de la capitalisation.

Une capitalisation n’est pas une évaluation : il ne s’agit pas de juger des pratiques en analysant leurs résultats, mais d’expliciter « comment on a fait ».

Une capitalisation n’est pas non plus une étude qui épuiserait un sujet dans toutes ses dimensions ou qui aurait l’ambition de proposer un « modèle » reproductible toutes choses égales par ailleurs.

En termes d’objet (ce sur quoi elle porte), une capitalisation peut porter sur une action de terrain, une pratique (par exemple la formation), une démarche innovante, une méthodologie de travail, une stratégie d’intervention, un processus de développement…

Dans la capitalisation (au contraire d’une étude externe plus classique), les protagonistes détiennent le savoir (implicite ou explicite) et doivent être acteurs et actrices de la démarche de capitalisation, d’un point de vue méthodologique. Le travail entre le consultant ou la consultante et les acteurs et actrices s’inscrit dans une démarche interactive, où le consultant ou la consultante n’est pas dépositaire du savoir à mettre en valeur : son rôle est celui d’un « accoucheur » ou d’une « accoucheuse ». Suivant les cas, le consultant ou la consultante pourra plus ou moins utiliser ses propres connaissances en la matière, mais ce sera toujours pour mettre en valeur celles des acteurs et des actrices

Aspects à prendre en compte

En complément des priorités, finalités et modalités générales de l’accompagnement et du cofinancement d’études du F3E, les aspects suivants sont à prendre en compte pour les capitalisations accompagnées par le F3E :

  • La capitalisation peut se faire soit a posteriori (projet achevé, méthode déjà expérimentée…), soit au cours de la mise en œuvre d’une expérience.
  • Parce qu’elle engage ses savoir-faire et sa reconnaissance, la décision de capitaliser mais aussi l’objet de la capitalisation doivent découler d’un choix validé par la structure membre.
  • En outre, celle-ci doit s’engager à donner aux acteurs et actrices qui capitaliseront leurs pratiques les moyens de capitaliser, notamment en termes de disponibilité pour les temps de travail liés à la capitalisation.
  • Les acteurs et actrices qui capitalisent leurs pratiques (y compris les partenaires) doivent être motivé-e-s par la démarche. Elle doit faire l’objet d’une dynamique collective ou celle-ci doit être possible dans le cadre de la démarche.
  • L’objet de la capitalisation doit être suffisamment ciblé pour pouvoir être approfondi et permettre un travail de qualité.
  • Les produits de la capitalisation doivent être partageables et contribuer au bénéfice collectif.
  • S’il s’agit de capitaliser des expériences de plusieurs structures, confrontées entre elles et mises en perspective, alors il convient de se tourner vers l’outil « Etude transversale » du F3E.
  • La capitalisation doit tenir compte des approches transversales que sont le genre, la jeunesse et le développement durable.

Bénéfice collectif et valorisation

Nous diffusons les produits issus des études préalables que nous accompagnons, en particulier sur notre site internet.

Nous pouvons aussi être amené-e-s à les valoriser de différentes manières (analyses transversales,
restitutions élargies, ateliers d’échange…), en accord avec les structures concernées, au service du
bénéfice collectif.

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Fiche sur l’appui à la capitalisation
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Pour toute demande d’information, vous pouvez contacter Lilian Pioch, coordinateur des études, influence et partenariat